Table des matieres
Vous projetez un voyage en Egypte ? Découvrez les endroits incontournables de ce magnifique pays dans notre article dédié, au pays des pharaons:
Le temple d’Abou Simbel
A 280 km d’Assouan, sur la rive ouest du lac Nasser, à 20 km de la frontière actuelle du Soudan, surgissent des eaux et du désert deux tombeaux enchâssés dans la falaise dominant le Nil.
A l’entrée veillent des colosses de plus de 20 mètres de haut, taillés à même le roc, sculptés à l’image de l’un des derniers grands pharaons du Nouvel Empire, Ramsès II.
Ce fut l’endroit sur lequel Ramsès II, « riche de fêtes jubilaires », jeta son dévolu pour son « temple des millions d’années », dédié en théorie aux trois grands dieux Amon, Rê et Ptah, mais en réalité construit pour glorifier et diviniser le pharaon.
C’est vers l’an 1260 avant notre ère, que le grand pharaon décida de construire ses temples, l’un dédié à sa propre gloire et un autre, plus petit, dédié à la déesse Hathor pour son épouse préférée Néfertari.
Le temple de Ramsès II est orienté à l’Est de façon que, deux fois l’an, le 22 févier (date de la naissance du roi), et le 22 octobre (date de son couronnement), quatre des trois statues trônant côte à côte, dont celle du pharaon assis avec les dieux Amon, Rê et Ptah, soient éclairées par le soleil au lever du jour. Seule la statue de Ptah, le dieu du monde souterrain, reste dans l’ombre.
Dans la solitude du désert nubien, les deux réalisations architecturales de Ramsès II défient par leur majesté les hommes et le temps.
La façade de 38 mètres de long et de 31 mètres de haut fut sculptée à même le rocher : ses colonnes portantes étaient les quatre colossales statues représentant le pharaon assis sur le trône.
Champollion disaient que « ces statues immenses et superbes sont aussi monumentales que splendides et délicates de traits ».
A l’intérieur de la montagne, Ramsès fit creuser une énorme salle reposant sur huit piliers de dix mètres de haut, représentant Osiris sous les traits de Ramsès, exaltation suprême de sa personnalité divinisée.
Sur la quasi-totalité des murs est représentée la bataille de Qadesh qui opposa le jeune roi aux armées hittites et qui rappelle à l’histoire les hauts faits d’arme de Ramsès.
L’autre temple plus petit est consacré à la gloire de la déesse Hathor que le pharaon a dédié à Néfertari.
L’entrée du temple est protégée par six statues, de 10 mètres de haut, prêts à surgir de force du rocher pour marcher vers la lumière.
Néfertari est représentée sous les traits d’Hathor, et à l’intérieur, on a gravé son histoire avec Ramsès.
Comment ne pas voir dans ce petit temple un acte d’amour très humain et très tendre du grand pharaon envers son épouse.
Abou Simbel ne célébrait pas seulement la victoire de Ramsès à Qadesh, ce n’était pas seulement un hymne à sa gloire et à sa puissance. Ce fut aussi un « temple de famille », où le pharaon fit représenter les êtres qui lui étaient le plus chers : ses enfants, sculptés en petit entre les jambes de leurs parents et sa femme qui d’un geste tendre pose la main sur la jambe colossale de son époux divin.
Assouan et les bords du Nil
La ville d’Assouan, située à 900 km du Caire, est la troisième ville la plus importante du pays après Le Caire et Alexandrie.
Longtemps Assouan fut considérée comme le dernier poste civilisé avant le monde inconnu et sauvage de l’Afrique.
Aujourd’hui, la ville est tournée vers l’avenir, avec la construction du haut barrage datant de 40 ans et avec cet immense défi du canal de Tochké, qui reliera le lac Nasser à un réservoir naturel dans le désert.
Néanmoins, Assouan continue à charmer le visiteur, qui remonte le fleuve et le temps, dans un cadre magique.
Assouan se découvre à bord d’un gros navire de croisière qui longe la ville par le Nil.
Silencieusement, l’embarcation dépasse les hôtels modernes et le front les autres navires tous amarrés les uns aux autres le long du quai.
Puis elle se faufile entre les rochers et les felouques louvoyantes d’Assouan qui permettent aux visiteurs d’aborder les nombreuses « îles magiques », témoignage d’une faune et d’une flore inépuisables.
Les alentours d’Assouan et du Nil nous offre un décor lumineux jouant avec le bleu-vert de l’eau et l’ocre des roches.
Voyager sur le Nil offre un aperçu de ce qui subsiste des modes de vie traditionnelle.
Les champs composent une mosaïque de maïs, de légumes, de canne à sucre, de coton et de luzerne pour l’élevage du bétail. L’agriculture conquiert toujours plus de terres en bordure du désert.
Le long du fleuve, les villages sont accroupis sur des buttes légères, les habitations sont parfois encore en brique crue, mais le plus souvent en brique cuite ou en ciment.
L’homme n’est pas le seul à pêcher dans le Nil : de nombreux oiseaux lui font concurrence.
Les pyramides de Gizeh
Aux portes de la ville du Caire s’élève la plus ancienne et la seule survivante des Sept Merveilles du monde antique, les trois pyramides de Gizeh.
C’est vers 2500 av J-C que les pharaons de la IVe dynastie, Chéops, Chéphren et Mykérinos choisissent pour nécropole le plateau de Gizeh, à 12 km à l’Ouest du Caire.
Ils y édifient les trois grandes pyramides, et, tout autour, des pyramides plus petites réservées aux reines.
Un siècle plus tard, Thoutmosis IV, à la suite d’un songe, fait dégager le sphinx qui était ensablé.
La construction des pyramides reste encore un mystère.
Comment les architectes des pharaons ont-ils maîtrisé aussi parfaitement les lois de la pesanteur et de l’équilibre par l’agencement de simples blocs ?
Comment ont-ils pu monter ces blocs l’un sur l’autre jusqu’à une hauteur de plus de 145 mètres pour atteindre cette forme géométrique si pure ?
Plusieurs kilomètres avant d’atteindre le plateau de Gizeh, on commence à distinguer, par-dessus les immeubles modernes du Caire, le triangle doré du sommet de la Grande Pyramide (Chéops)
L’impression que produisent les pyramides est imposante et fascinante. La grandeur de l’Ancien Empire s’exprime dans l’ampleur et la démesure de ces sépultures royales.
La Grande Pyramide de Chéops :
La grande pyramide, édifiée par Kheops, ne peut qu’impressionner : le volume des pierres est estimé à plus de deux millions et demi de mètres cubes, la base de l’édifice couvre une superficie de 53000 m2 et chaque côté mesure 230 mètres !
Au sommet de la pyramide manque le pyramidion doré et surtout le revêtement de calcaire blanc qui rendait les côtés lisses et brillants au soleil.
On peut visiter l’intérieur (claustrophobes s’abstenir) qui comporte trois chambres funéraires.
La pyramide de Chéphren :
A peu de distance de la précédente, elle lui cède en hauteur de quelques mètres.
Elle conserve en revanche au sommet une partie significative de son revêtement de calcaire qui donne une bonne idée de l’aspect originel des trois édifices.
L’accès à l’intérieur est interdit; on y trouve une chambre funéraire qui contient le sarcophage vide du pharaon.
La pyramide de Mykérinos :
Située à 300 mètres à l’Ouest de la précédente, elle est la plus petite des trois.
On peut pénétrer à l’intérieur jusqu’à la chambre funéraire, creusé dans la roche, sous la pyramide; ici, il n’y a pas de sarcophage.
Le Sphinx :
Admirable de sérénité et de puissance, le Sphinx, taillé dans une masse rocheuse, veille depuis plus de 4500 ans sur les pyramides.
Son visage est celui de Chéphren; le corps, celui d’un lion.
Il fut également au centre d’un culte, comme en témoignent les vestiges d’un temple en avant des pattes de l’animal.
Le temple de la Vallée :
Chaque pyramide fait partie d’un vaste complexe funéraire, dont chaque élément a une fonction au moment des funérailles du souverain défunt.
Le temple de la Vallée, au bord du Nil, accueille d’abord la dépouille royale, elle y est purifiée et embaumée, ensuite, après les ultimes purifications, le corps du roi est emmené et déposé dans la chambre royale de la pyramide.
A la fin des funérailles, celle-ci est à jamais fermée par des herses et des bouchons de granit.
Alors Pharaon, recouvert d’or, protégé par des centaines d’amulettes et entouré d’un fabuleux mobilier funéraire, peut commencer son séjour dans l’au-delà en compagnie des dieux.
Temple de LouxoR
Louxor, anciennement Thèbes, capitale de la Haute Egypte, est toujours une ville en fête.
C’est une des destinations phares du pays où l’on peut passer une semaine de détente et de dépaysement.
Entre la découverte d’un patrimoine exceptionnel et la rencontre d’un peuple qui a su conserver gentillesse et convivialité, Louxor est une destination rêvée.
Le temple de Louxor est l’un des plus majestueux temples pharaoniques et l’un des plus pittoresques avec sa mosquée suspendue au-dessus de la cour de Ramsès II.
Déblayé en 1883 par Gaston Maspero, le site est l’œuvre de deux grands rois bâtisseurs : Aménophis III et Ramsès II.
Sa construction aduré quatre siècles. Le temple est constitué d’une sale hypostyle, d’une cour, d’un pylône monumental qui sert d’entrée au sanctuaire. Ce pylône, dont les deux masses symbolisent les montagnes entre lesquellles le soleil se lève chaque matin, est gardé par deux statues imposantes à l’effigie de Ramsès II.
Il manque un obélisque à l’appel qui fut offert à la France par Mohammed Ali en 1833 et qui orne désormais la place de la Concorde à Paris depuis 1836. Symbole solaire, l’obélisque est une aiguille d’un seul bloc dont la pointe était recouverte d’or ou d’électrum.
Le temple est érigé à la gloire d’Amon, roi des dieux ; c’était le harem méridional d’Amon, où le dieu de Karnak se rendait chaque année au cours de la fête d’Opet : la plus grande activité du site.
Amon quittait son sanctuaire de Karnak en barque d’apparat pour s’en aller durant dix jours séjourner dans son temple de Louxor, lui permettant ainsi de revivifier son énergie créatrice.
Dix jours de festivité et d’abondance.
Le moment culminant des cérémonies était quand la barque sacrée d’Amon sortait du temple de Karnak, suivie par celle de Mout son épouse et de Khonsou, leur fils.
Le temple de Louxor était réuni à celui de Karnak par une longue allée bordée de sphinx où l’on entend encore, après tant de siècles, les chants et les danses d’une foule en délire.
Le temple d’Edfou
Situé à 108 km au sud de Louxor et 115 km au nord d’Assouan, sur la rive gauche du Nil.
A Edfou, une course en calèche à travers la ville mène du débarcadère au site éloigné de 3 km environ. Cette petite excursion nous plonge au cœur de la cité.
Le temple d’Edfou fut découvert dans un état de conservation exceptionnel, son culte est consacré au dieu Horus, le faucon.
Son construction débuta sous l’époque prolémaïque (237 av J-C) et s’acheva deux siècles plus tard.
On y retrouve l’influence artistique grecque.
Le temple d’Horus, imposant sanctuaire, est le mieux conservé des temples égyptiens.
En descendant de calèche, nous abordons le temple par l’arrière et il faut longer le long mur occidental du temple pour gagner la façade principale.
L’entrée principale est monumentale, bardée de décoration de scènes traditionnelles de massacre, donnant accès à la cour et autres salles ainsi qu’au sanctuaire et à la salle hypostyle.
L’entrée, gigantesque, est encadré par deux imposantes statues représentant Horus sous forme de faucon. Impressionnant.
Le sanctuaire est dédié au culte du dieu égyptien Horus, fils d’Osiris et d’Isis, qui dut combattre son oncle Seth pour rentrer en possession du royaume de son père.
Les murs du temple relatent cette épopée.
La visite du temple d’Edfou reste inoubliable et nous plonge à travers l’histoire.
Au détour d’une colonne, on découvre des écritures historiques telles des messages écrits en alphabet grec ou la signature du passage de Napoléon Bonaparte durant sa campagne en Egypte (1798-1801)
Le site fut découvert par hasard et investit par Champollion, égyptologue français (1790-1832).
Quel heureux hasard !
Le temple de Kom Ombo
Kom Ombo est situé à 167 km au sud de Louxor et 45 km au nord d’Assouan, sur la rive droite du Nil.
Le temple, l’un des plus romantiques de l’Egypte surplombe une bande verte de jardins hérissés de palmiers.
Plus de deux mille ans de soleil ne sont pas parvenus à effacer les décorations peintes sur ses colonnes et ses chapiteaux. De nombreuses scènes pharaoniques éblouissent par l’intensité des couleurs restantes.
Kom Ombo est un site dédié à deux divinités : le dieu Horus et le dieu crocodile Sobek.
Cette particularité se retrouve dans l’aménagement du temple qui devient double.
Une double porte accueille les touristes, qui cheminent à travers des dédales imposants et vertigineux.
Le temple, vestige de l’héritage grec, arbore une esplanade où se dresse tout d’abord les pylônes. Vient ensuite la cour et c’est par une double porte que l’on accède aux deux salles successives qui conservent de beaux reliefs.
S’en suivent deux sanctuaires qui mènent à de petites salles au décoration de reliefs qui restent inachevée.
Au nord du temple, on admire un vaste puits circulaire auquel on accédait par un passage souterrain.
En quittant le temple, on peut prendre le temps de découvrir des crocodiles momifiés, très bien conservés, se reposant dans la chapelle d’Hathor à l’écart du temple.
Le culte du dieu-crocodile Sobek est fort ancien puisqu’il remonte à l’époque prédynastique. Il est adoré dans la région de Fayoum, mais surtout à Kom Ombo, où il est associé à Horus et Hathor.
La vallée des rois et des reines
Face aux temples de Karnak et de Louxor, sur la rive Ouest du Nil, apparaît la nécropole de Thèbes.
C’est là que les souverains du Nouvel Empire ont choisi de creuser leur demeure d’éternité.
A leur suite, épouses royales, nobles et artistes se firent inhumer dans le flan des montagnes alentour : une véritable société d’outre-tombe y repose.
La nécropole thébaine renferme ainsi :
la Vallée des Rois,
la Vallée des Reines,
la Vallée des Nobles,
la Vallée des Artistes (Deir el-Médineh)
Deir el-Bahari (temple d’Hatshepsout)
Le Ramesseum (temple de Ramsès II)
Médinet-Habou (temple de Ramsès III)
Le temple de Séthi Ier
La vallée des rois servit de lieu d’inhumation pour les souverains d’Egypte de Thoutmosis I (1493-1481) jusqu’à Ramsès XI (1099-1069) qui clôt la XXe dynastie.
Le culte du roi défunt, depuis l’aube de la civilisation égyptienne, réclamait l’existence d’un temple funéraire : un « temple des millions d’années », tel ceux de Ramsès II, Ramsès III, Séthi Ier et Hatshepsout qui sont encore bien conservés.
La Vallée des Rois et des Reines
A partir du Nouvel Empire, les pharaons abandonnent l’idée de faire construire des pyramides avec leurs temples funéraires; ces sépultures, trop visibles, attirent les pillards.
Ils décident donc de se faire enterrent dans des tombeaux creusés dans les rochers, sous la montagne thébaine, dans une petite vallée désertique. Les temples funéraires se trouvent alors dissociés des tombeaux et bâtis en contrebas de la montagne.
En pénétrant dans la Vallée, on ne s’attend pas à découvrir les trésors enfouis depuis des millions d’années.
Il faut visiter la tombe de Toutankhamon, dont les trésors fabuleux reposent au musée du Caire, la tombe de Ramsès VI, qui a un plafond entièrement décoré de scènes astronomiques, la tombe de Thoutmosis III, seulement accessible par une échelle de fer moderne d’une dizaine de mètres avant de plonger dans les profondeurs d’un couloir étroit : pour les courageux !
Dans la Vallée des Reines, la tombe de Néfertari, épouse préférée de Ramsès II, est la plus captivante.
Deir el-Bahari
C’est un majestueux temple funéraire dédié à la princesse Hathor, construit par Hatshepsout, épouse et demi-sœur de Thoutmosis II.
le temple est parfaitement intégré à la falaise, le sanctuaire se trouvant au cœur de la montagne.
Le Ramesseum
C’est peu après son accession au trône que le pharaon Ramsès II (1279-1213) entreprit la construction de son temple funéraire.
Plus que son architecture d’ensemble, ce sont les reliefs du Ramesseum qui retiendront en tout premier lieu l’attention : une véritable gloire aux grandes victoires du règne.
Médinet-Habou
La partie la plus impressionnante est le temple funéraire de Ramsès III, presque entièrement conservé, il est l’exemple le plus parfait des temples de la dynastie ramesside.
Les colosses de Memnon.
Deux énormes colosses se dressent à l’entrée du temple funéraire d’Aménophis III, disparu depuis.
Il est dit que, chaque matin, la statue de Memnon « chantait ».
Memnon, fils d’Aurore et de Titon, roi d’Egypte et d’Ethiopie, envoyé par son père à la défense de Troie assiégée par les grecs, se couvrit de gloire avant de mourir sous les coups d’Achille.
Aurore, en larmes, aurait prié le dieu Jupiter de faire revivre son fils au moins un moment chaque jour.
Ainsi, chaque matin, sous les caresses de l’aurore, Memnon répondait à sa mère inconsolable par une longue lamentation.
Explication prosaïque : l’eau accumulée pendant la nuit faisant vibrer l’air en s’évaporant.
Le temple de Karnak
A partir de 1550 av J-C, Thèbes devient un important centre religieux.
La cité s’étend de part et d’autre du Nil ; sa rive Ouest est la rive des morts ;
Sa rive Est est celle des vivants, avec les ensembles monumentaux de Louxor au sud et Karnak au nord.
Le temple de Karnak est une œuvre titanesque de plus de cent hectares, ponctué de pylônes, de colosses assis ou debout, de cours, de petits temples, de sanctuaires, d’obélisques.
Durant cinq siècles, les plus grands pharaons, tels Thoutmosis I, Aménophis et Ramsès II, se sont succédés et ont démoli, complété et reconstruit des temples, des reposoirs, des colonnes, sur ce vaste site consacré à la gloire du dieu Amon, roi des dieux, à son épouse la déesse Mout et à leur fils Khonsou.
Le temple de Karnak, identifié au XVIIIe siècle au moment de l’expédition d’Egypte, est plus qu’un temple, c’est une véritable ville avec ses habitations, ses bâtiments administratifs, ses ateliers, ses écoles, ses bibliothèques…
Karnak, comme tous les autres temples égyptiens, n’est pas un lieu de recueillement mais la résidence d’un dieu.
Selon les égyptiens, l’édifice qui renferme la statue du dieu représente le monde en miniature lors de sa création.
Son plafond est à l’image du ciel, une voûte étoilée illustrant la déesse Nout; son sol représente la terre; ses colonnes rappellent la végétation.
Et il faut chérir la divinité pour que chaque matin, elle renaisse et ranime l’Univers.
Le temple de Karnak est aujourd’hui un fabuleux champ de ruines, mais lorsqu’on pénètre dans la cité, l’envoûtement du dieu Amon est imposant ; dès notre arrivée, en longeant l’allée des sphinx, nous franchissons un pylône gigantesque, inachevé qui ouvre sur la Grande cour, à ciel ouvert.
On se sait où regarder tellement le spectacle est grandiose. On y découvre un temple consacré à Amon, construit par Séthi II (1204-1198), un autre temple construit par Ramsès III dont les murs sont ornés de magnifiques hauts-reliefs et enfin des colosses géants tels la statue du roi Pindjem avec son épouse qui mesure 15 mètres !
Un second portail nous conduit à la salle hypostyle, une pièce gigantesque dont le plafond est soutenu par des colonnes ornées de reliefs inoubliables. C’est une véritable forêt de colonnes dont les dimensions et les jeux d’ombre et de lumière transmettent une émotion incroyable.
Après la grande salle hypostyle se dresse l’obélisque de Thoutmosis I, haut de 23 mètres et pesant 143 tonnes.
Le fabuleux voyage s’achève au lac sacré, long de 120 mètres, qui s’illumine lors du son et lumière et nous transporte à travers les siècles pour festoyer et danser avec les dieux après chaque victoire pour que celle-ci reste éternelle.
Le temple de Philae
Le temple de Philae, situé à 5 km au sud d’Assouan, n’est aujourd’hui accessible qu’en bateau.
Avec la mise en eau du premier barrage d’Assouan en 1902, le temple de Philae était promis à une mort lente. Des scientifiques du monde entier, dont Christiane Desroches-Noblecourt, entreprirent le sauvetage des temples de Philae. Les travaux, pour déplacer le site sur une île plus à l’Ouest, commencèrent en 1972 et s’achevèrent 8 ans plus tard.
Une embarcation est donc nécessaire pour aborder l’île, la traversée dure 10 minutes.
Philae était l’un des sites les plus sacrés de l’Egypte pharaonique. Il fut également le dernier temple où, jusqu’au Vie siècle ap J-C, les égyptiens pouvaient encore honorer leurs dieux alors que le christianisme se diffusait en Egypte et à travers le reste du monde.
On reconnaît, en abordant le site, l’influence architecturale d’origine grecque apportée par l’invasion d’Alexandre le Grand en 330 av J-C.
Le site est composé d’un portique aux chapiteaux hathoriques, d’un temple, d’une cour, d’un sanctuaire dédiés à la déesse Isis et d’un kiosque dédié à la déesse Hathor.
Philae est voué au culte d’Isis, , la Mère universelle, fille de Geb et Nout, sœur et épouse d’Osiris.
Selon le mythe, Osiris fut assassiné et dépecé par son frère Seth, le maléfique.
Il l’enferma en premier lieu dans un coffre et le jeta dans le Nil.
Folle de douleur, Isis récupère le coffre et le cache dans les fourrés du delta du Nil.
L’ayant appris, Seth réussit à dérober le corps de son frère ; cette fois, il le découpe en quatorze morceaux.
Ses reliques furent dispersées à travers toute l’Egypte, mais sa jambe gauche reposée à Bigeh, une petite île à l’ouest de Philae.
Isis doit partir pour une seconde quête. Patiemment, elle réussit à retrouver chaque partie du corps de son époux et parvient à lui rendre la vie.
Isis donne naissance à Horus qui devra occuper le trône terrestre laissé libre par Osiris qui règne désormais sur le royaume des morts.
Il est recommandé d’achever ce voyage mythique par le son et lumière qui relate ces aventures divines et les rend éternel
Le temple d’Abou Simbel
A 280 km d’Assouan, sur la rive ouest du lac Nasser, à 20 km de la frontière actuelle du Soudan, surgissent des eaux et du désert deux tombeaux enchâssés dans la falaise dominant le Nil.
A l’entrée veillent des colosses de plus de 20 mètres de haut, taillés à même le roc, sculptés à l’image de l’un des derniers grands pharaons du Nouvel Empire, Ramsès II.
Ce fut l’endroit sur lequel Ramsès II, « riche de fêtes jubilaires », jeta son dévolu pour son « temple des millions d’années », dédié en théorie aux trois grands dieux Amon, Rê et Ptah, mais en réalité construit pour glorifier et diviniser le pharaon.
C’est vers l’an 1260 avant notre ère, que le grand pharaon décida de construire ses temples, l’un dédié à sa propre gloire et un autre, plus petit, dédié à la déesse Hathor pour son épouse préférée Néfertari.
Le temple de Ramsès II est orienté à l’Est de façon que, deux fois l’an, le 22 févier (date de la naissance du roi), et le 22 octobre (date de son couronnement), quatre des trois statues trônant côte à côte, dont celle du pharaon assis avec les dieux Amon, Rê et Ptah, soient éclairées par le soleil au lever du jour. Seule la statue de Ptah, le dieu du monde souterrain, reste dans l’ombre.
Dans la solitude du désert nubien, les deux réalisations architecturales de Ramsès II défient par leur majesté les hommes et le temps.
La façade de 38 mètres de long et de 31 mètres de haut fut sculptée à même le rocher : ses colonnes portantes étaient les quatre colossales statues représentant le pharaon assis sur le trône.
Champollion disaient que « ces statues immenses et superbes sont aussi monumentales que splendides et délicates de traits ».
A l’intérieur de la montagne, Ramsès fit creuser une énorme salle reposant sur huit piliers de dix mètres de haut, représentant Osiris sous les traits de Ramsès, exaltation suprême de sa personnalité divinisée.
Sur la quasi-totalité des murs est représentée la bataille de Qadesh qui opposa le jeune roi aux armées hittites et qui rappelle à l’histoire les hauts faits d’arme de Ramsès.
L’autre temple plus petit est consacré à la gloire de la déesse Hathor que le pharaon a dédié à Néfertari.
L’entrée du temple est protégée par six statues, de 10 mètres de haut, prêts à surgir de force du rocher pour marcher vers la lumière.
Néfertari est représentée sous les traits d’Hathor, et à l’intérieur, on a gravé son histoire avec Ramsès.
Comment ne pas voir dans ce petit temple un acte d’amour très humain et très tendre du grand pharaon envers son épouse.
Abou Simbel ne célébrait pas seulement la victoire de Ramsès à Qadesh, ce n’était pas seulement un hymne à sa gloire et à sa puissance. Ce fut aussi un « temple de famille », où le pharaon fit représenter les êtres qui lui étaient le plus chers : ses enfants, sculptés en petit entre les jambes de leurs parents et sa femme qui d’un geste tendre pose la main sur la jambe colossale de son époux divin.
HISTORIQUE et Chronologie de l’Egypte
L’Egypte apparaît très tôt dans l’histoire des civilisations, dès le IV millénaire ; elle est alors divisée en deux royaumes : Basse-Egypte au Nord et Haute-Egypte au Sud.
Durant cette période l’Egypte voit se succéder trois empires distincts et de nombreuses dynasties.
3200-2280 av J-C : Ancien Empire
L’Egypte est alors unifiée et Memphis en est la capitale.
C’est durant cette période de prospérité économique et de développement artistique que les rois de la IVe dynastie construisent les pyramides de Guizèh.
2050-1580 av J-C : Moyen Empire
La XIe dynastie étend sa domination jusqu’à la Nubie et en direction de la Syrie.
La XIIe dynastie favorise le culte d’Amon.
1580-1100 av J-C : Nouvel Empire
Sous la XVIIIe dynastie, l’Egypte étend sa domination vers le haut Nil et la Syrie.
Ramsès II (XIXe dynastie) repousse les invasions hittites.
Le culte d’Amon est abandonné pour celui de Aton.
525 av J-C
L’Egypte est affaiblie, elle est conquise par les Perses.
332 av J-C
Le pays est conquis par Alexandre le Grand.
La civilisation égyptienne subit alors l’influence grecque : Alexandrie devient la capitale intellectuelle du pays.
30 av J-C
L’Egypte est annexée par Rome puis subit progressivement l’influence du christianisme qui s’implante solidement au IIIe siècle ap J-C.
395 ap J-C
L’Egypte fait partie de l’Empire byzantin d’Orient.
640 ap J-C
Conquise par les Arabes, l’Egypte se convertit rapidement à l’islam.
1171 : le pays subit la domination turque.
1250 : les mamelouks prennent le pouvoir.
1517 : Selim réunit l’Egypte à l’Empire Ottoman.
1791-1901 : l’expédition française menée par Bonaparte signe le début de l’Egypte moderne qui va progressivement devenir indépendante.
1869 : le canal de Suez est construit par les britanniques.
1882 : protectorat de la Grande-Bretagne.
1936 : indépendance totale de l’Egypte.
LES PRINCIPAUX DIEUX
AMON
Dieu du soleil, le plus important des dieux honorés.
Il est représenté avec une tête de bélier.
Anubis
Dieu des Embaumeurs, représenté avec une tête de chacal, il est chargé de conduire les morts dans l’autre monde.
Osiris
Dieu des forces végétales, il est garant de la renaissance des hommes.
Il est représenté en pharaon portant la couronne blanche du Sud surmontée de deux plumes.
Isis
Déesse de la magie et de la vie épouse et sœur d’Osiris.
Elle représente la mère idéale sous forme de femme.
Horus
Dieu protecteur de l’Egypte, fils d’Isis et Osiris, représenté avec une tête de faucon.
Hathor
Déesse de la Joie et de l’Amour, représentée le plus souvent par une vache.
Maât
Déesse de la Justice et de la Vérité, fille de Rê, elle est représentée comme une femme avec une plume d’autruche dans sa coiffure.
Rê
Dieu du soleil, finalement confondu avec Amon, représenté comme un homme ou un faucon.
Seth
Dieu malfaisant, assassin de son frère Osiris, seigneur du désert, il est parfois représenté avec un corps de lévrier, une queue fourchue et un museau allongé.
Thot
Dieu des Chiffres, inventeur de l’écriture, représenté sous les traits d’un ibis ou d’un babouin.
Nout
Déesse du ciel, épouse de Geb (la terre), on la représente le corps courbé, touchant la terre des mains et des pieds.
Geb
Dieu de la Terre, il s’accoupla avec sa sœur Nout engendrant Osiris, Isis, Seth et Nephlys. Il est représenté sous forme anthropomorphe, allongé sous la voûte céleste.
Ptah
Dieu local de Memphis, protecteur de la monarchie.
Apis
Divinité agraire représentée par un taureau.
Khnoum
Dieu de la fertilité, il est représenté par un homme à tête de bélier à double encornure.
Les principaux pharaons
Ancien Empire :
Djoser (IIIe dynastie)
Il fait construire par son grand-prêtre, l’architecte Imhotep, la première grande pyramide à degrés de Saqqarah.
Chéops (IVe dynastie)
Durant son règne (23 ans), il fait construire la grande pyramide de Gizeh.
Chéphren (IVe dynastie)
On lui doit le sphinx et la seconde grande pyramide de gizeh.
Mykérinos (IVe dynastie)
Il construit la plus petite des trois pyramides de Gizeh.
Moyen Empire :
Sésostris 1er (XIIe dynastie)
C’est le premier pharaon qui, pour assurer la dynastie, associe son fils au pouvoir.
Il étend sa domination en Nubie et en Palestine.
Nouvel Empire :
Thoutmosis 1er (XVIIIe dynastie)
Il amène les villes d’Abydos et de Thèbes au faîte de leur splendeur et enrichit le temple de Karnak de pylônes et d’obélisques.
Hatchepsout (XVIIIe dynastie)
Elle mène d’importantes expéditions commerciales, embellit et agrandit l’ensemble de Karnak et fait construire le temple de Deir el-Bahari.
Thoutmosis III (XVIIIe dynastie)
Il ne peut régner qu’à la mort de la reine Hatchepsout et, haïssant jusqu’à sa mémoire, il fait effacer son nom de tous les monuments de Karnak et de Deir el-Bahari.
Aménophis III (XVIIIe dynastie)
Il épouse Tiyi, princesse syrienne d’une grande beauté qui aura une grande influence sur son époux. On lui doit la construction du temple de Louxor et des colosses de Memnon.
Akhenaton (XVIIIe dynastie)
Il passe pour le roi hérétique, en effet, il remplace la religion d’Amon par celle d’Aton. Il fait fermer les temples et chasser les prêtres.
Il épouse la belle Néfertiti qui aura une grande influence sur les réformes des coutumes et de l’art.
Toutankhamon (XVIIIe dynastie)
Il règne peu de temps et meurt à dix-huit ans dans des conditions mystérieuses; dans sa tombe l’on a retrouvé le plus imposant apparat funéraire jamais découvert en Egypte.
Séthi 1er (XIXe dynastie)
On lui doit la construction du temple d’Amon à Karnak et du temple d’Abydos.
Ramsès II (XIXe dynastie)
Il fut sans doute le plus grand pharaon égyptien; il règne pendant près de soixante-dix ans.
Il embellit l’Egypte d’innombrables constructions de Karnak à Abou Simbel et mène une série de brillantes campagnes militaires.
Son épouse préférée sera Néfertari, en l’honneur de laquelle il fera construire le Petit Temple d’Abou Simbel.
Mineptah (XIXe dynastie)
C’est pendant son règne qu’aura lieu l’exode du peuple hébreu.
Ramsès III (XXe dynastie)
Il met fin à l’invasion des « Peuples de la mer ».
On lui doit le grandiose temple de Médinet Habou.
Cléopâtre (69 – 30 av J-C)
Elle sera la dernière reine d’Egypte ; après son suicide l’Egypte deviendra une province romaine.
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